Le Début

Le 15 mars nous écrivions cette lettre aux Bourgemestre et les Echevins de la ville de Bruxelles .

La vie nocturne bruxelloise semble marquer le pas ces dernières années : fermeture de lieux, disponibilité de salles, voisinage, contexte social, sécurité, mobilité, travaux, évolutions urbanistiques, relations avec les autorités (administrations, police, pompiers), etc. Ce contexte n’est pas propice au développement d’une vie nocturne de qualité, il impacte l’intensité de la vie urbaine et assèche lentement mais sûrement un vivier pourtant très riche de dynamiques associatives, sociales, culturelles, indispensables à l’équilibre d’une grande ville.

Bruxelles ne peut se concevoir sans lieux de divertissements, sans lieux de rencontres, sans lieux de fête. Dans une société de plus en plus dualisée, les lieux de fête, comme les lieux de culture ou les espaces publics, sont autant de traits d’union, d’opportunités de rencontre, de créativité, d’émancipation, de liberté. La vie nocturne est la face invisible d’une société en bonne santé. Elle a une influence essentielle sur la dynamique culturelle, économique, touristique, elle fait vivre la ville, et de nombreux emplois (souvent des premiers petits boulots) en dépendent.

Mais la ville la nuit ce n’est pas que la fête. Ce sont aussi de nombreux habitants, des milliers de travailleurs de nuit, des problématiques sociales dures (sans abrisme, santé, décrochage, insécurité), des enjeux plus territoriaux (gentrification, mobilité), etc.

Toutes ces dimensions alimentent un constat : Bruxelles n’est pas organisée pour la nuit. On ne connaît pas la nuit : peu d’études, peu de données, peu de statistiques. La ville est pensée pour la journée alors que pour un grand nombre de personnes elle vit 24h sur 24.

Un nouvel équilibre doit donc être trouvé. C’est en partant de ces constats que nous lançons la plateforme « 24hBrussels » afin d’entamer un dialogue positif avec tous les acteurs de la nuit au sens large, pour construire ensemble un cadre plus favorable à une vie nocturne de qualité à Bruxelles.

Objectifs de la plateforme 24hBrussels :

-créer un espace de rencontre des acteurs de la nuit dans le centre-ville
-établir collectivement un diagnostic, et échanger sur les difficultés rencontrées
-suggérer des pistes de solutions sur des thématiques variées, et les mettre en débat
-définir le cadre d’un « clubbing responsable » qui pourrait rétablir la confiance vis à vis des autorités publiques et des riverains des quartiers de sortie et qui permet d’aboutir à l’ouverture de nouveaux lieux
-diffuser et promouvoir la vie nocturne dans le centre de Bruxelles

L’inconscient collectif véhicule souvent de Bruxelles l’image d’une ville ennuyeuse. On reprend la phrase de Jacques Brel : « c’était au temps où Bruxelles bruxellait » avec une pointe de nostalgie. Mais on ne sait jamais très bien à quel Bruxelles il faisait référence. Au temps des bals du 19e … Celui des « dancings » de l’entre deux guerres … La période dorée de l’électro belge des années 80.

En réalité Bruxelles, quelle que soit la période, a toujours « bruxellé ». De génération en génération, des lieux ont forgé son histoire culturelle, accueilli ses artistes, ses intellectuels, ses dissidents, ses marginaux, ses politiques, ses citoyens lambda, belges ou étrangers. Mais pour que Bruxelles continue à « bruxeller » il faut redéfinir les contours de la nuit bruxelloise. C’est le défi que nous vous proposons de relever ensemble.

Vive Bruxelles !
Et Vive la fête !

Signé par : ASBL Congres / Café Central / Bonnefooi / Beursschouwburg / Kumiko / C12 / Deep In House / Brüxsel Jardin / Los Ninos / Gay Haze …


Après ça nous a encore pris presque deux ans pour concretiser notre fonctionnement dans une asbl. Entres temps nous organisions et participions dans un tas d’évènements sur la nuit Bruxelloise.